IA générative & déficience visuelle : promesses et réalités

Décrire une image, lire un document instantanément, générer un résumé vocal, converser avec un assistant intelligent… Ces actions autrefois complexes deviennent aujourd’hui possibles grâce à l’intelligence artificielle générative. Pour les personnes aveugles ou malvoyantes, ces technologies représentent une réelle avancée en matière d’accessibilité numérique. Mais qu’en est-il concrètement en 2025 ? Que peut-on faire ? Et quelles limites restent à surmonter ?

IA générative : de quoi parle-t-on ?

L’IA générative désigne les systèmes capables de produire du contenu (texte, image, voix…) de manière autonome à partir d’instructions humaines. Cela inclut :

• les chatbots conversationnels comme ChatGPT,
• les IA de description d’image (ex. : Seeing AI, Be My Eyes avec OpenAI),
• les lecteurs intelligents capables de résumer ou vocaliser des documents,
• les assistants personnels intégrant IA, vocalisation et interaction contextuelle.

Ces outils sont de plus en plus utilisés dans la vie quotidienne, mais aussi dans l’éducation, le travail, la culture ou les loisirs.

Les applications concrètes pour les personnes déficientes visuelles

1. Décrire une scène en temps réel

Avec des outils comme Be My Eyes (nouvelle version avec IA), il est possible de pointer son téléphone vers une scène, une photo ou un texte… et d’obtenir une description détaillée, souvent plus fine qu’un simple texte alternatif.

Utilisation : lire un panneau, décrire une image, explorer une pièce inconnue… sans intervention humaine directe.

2. Lire et résumer un document

Les lecteurs OCR « classiques » sont désormais complétés par des outils IA capables de résumer, reformuler ou expliquer un texte. Cela permet d’aller au-delà de la simple lecture linéaire.

Exemples : Voice Dream Reader avec IA, extensions d’accessibilité dans Microsoft 365 ou Google Docs, assistants vocaux enrichis.

3. Aide à l’écriture, à la prise de notes ou à la messagerie

Grâce aux IA de type ChatGPT, il est possible de dicter un message, de demander à reformuler une idée ou de générer une réponse adaptée. Cela améliore la productivité et réduit la fatigue cognitive.

4. Génération de descriptions alternatives

Les réseaux sociaux ou CMS commencent à intégrer des IA qui génèrent automatiquement un texte alternatif à partir d’une image (Instagram, LinkedIn, WordPress…). Même si ces descriptions sont parfois imparfaites, elles offrent un filet de sécurité utile.

5. Assistance personnalisée

Les IA peuvent aujourd’hui répondre à des questions précises, rappeler une consigne, adapter leurs réponses à un contexte. Cela permet aux utilisateurs DV d’avoir un accompagnement permanent sur mesure.

Les promesses de l’IA pour l’accessibilité

• Autonomie renforcée dans la lecture, l’écriture, la navigation ou l’identification visuelle
• Accès élargi à l’information (textes complexes, documents non balisés, images sans balise ALT…)
• Gain de temps et réduction de la charge mentale
• Personnalisation accrue des interactions (voix, style de réponse, tonalité…)

À condition d’être bien paramétrées, ces IA deviennent de véritables assistants numériques accessibles 24/7.

Les limites actuelles à connaître

Malgré leurs atouts, les IA génératives ne sont pas sans défauts :

• Descriptions inexactes ou trop vagues d’images complexes
• Difficulté à reconnaître des contenus manuscrits, flous ou non structurés
• Risque de désinformation : l’IA peut « halluciner » des réponses
• Accessibilité variable des interfaces selon les outils et les mises à jour
• Barrière linguistique ou technique pour les novices

Il est donc essentiel de savoir cadrer les usages, et de former les utilisateurs à une utilisation critique, pratique et sécurisée.

Se former pour maîtriser l’IA générative

Intégrer l’IA dans sa vie quotidienne ou professionnelle, c’est possible dès maintenant. Mais comme tout outil numérique, cela demande un peu d’accompagnement pour en tirer parti efficacement.

CECIAA propose des formations dédiées à l’usage de l’intelligence artificielle pour les personnes déficientes visuelles :

• prise en main d’un assistant IA (ChatGPT, Be My Eyes, etc.)
• utilisation sécurisée dans la rédaction, la navigation ou l’organisation
• évaluation de la pertinence et des limites des contenus générés
• exploration des outils émergents compatibles avec les technologies d’assistance

Conclusion : un futur à portée de voix

En 2025, l’IA générative change déjà la donne pour les personnes déficientes visuelles. En apportant des solutions concrètes, adaptables et de plus en plus fluides, elle devient une extension puissante de leurs capacités numériques.

Encore balbutiante il y a peu, elle évolue à grande vitesse. Pour qu’elle soit vraiment inclusive, il est essentiel d’en maîtriser les usages, d’en connaître les limites… et de pouvoir compter sur un accompagnement solide.

L’intelligence artificielle ne remplace pas les outils d’accessibilité : elle les complète et les amplifie. Bien utilisée, elle ouvre la voie à une autonomie encore plus grande.