Dossier ANAE : La déficience visuelle chez les enfants et les adolescents
L’ANAE (Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant) a publié en avril 2019. Ce dossier est intitulé « ANAE N° 159 – La déficience visuelle chez les enfants et les adolescents : Comment développer leurs compétences perceptives et cognitives ? »
Qu’est-ce que l’ANAE ?
ANAE est la plus importante revue scientifique francophone consacrée au développement normal et pathologique de l’enfant
C’est une revue, un site, un blog, des livres, des outils, un réseau social, une veille, des formations… Depuis 30 ans, ANAE est donc au service des professionnels et des enfants. L’ANAE a objectif d’apporter un éclairage neuropsychologique aux professionnels concernés par le développement de l’enfant et son rapport aux apprentissages.
Les objectif de l’ANAE
- Permettre une meilleure compréhension des pathologies, syndromes et troubles du développement.
- Offrir un vocabulaire, des modes d’analyse et d’évaluations communs à tous les acteurs engagés dans la prise en charge des enfants.
- Favoriser une meilleure intégration de chaque spécialité dans le processus de soin. En optimisant la complémentarité de chacun, qu’il soit médecin, psychologue, rééducateur, pédagogue ou parent.
Pour qui et pour quels sujets ?
- Dyslexie, Dyslexie, Dyscalculie, Dysphasie, Dyspraxie, TDA/H, Hauts Potentiels, Autisme, Asperger.
- Troubles du langage écrit et oral…
- Orthophonistes, logopèdes, psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues, neuropsychologues, kinésithérapeutes, pédiatres et enseignants… vous êtes concernés.
- En tant que spécialistes vous contribuez à l’acquisition de savoir-faire dont la coordination par l’enfant est indispensable au cours des apprentissages.
- ANAE est conçu pour vous. Un outil de travail et de réflexion qui vous accompagne pour une interdisciplinarité bien comprise amenant à une meilleure prise en charge de l’enfant en souffrance.
Extrait du dossier traitant de la déficience visuelle
Avril 2019 : La déficience visuelle chez les enfants et les adolescents. Comment développer leurs compétences perceptives et cognitives ?
Dossier coordonné par Dannyelle Valente, Université Lumière Lyon 2 & Édouard Gentaz, Université de Genève.
Nous sommes plongés dans une culture visuelle. L’image est donc partout et une immense quantité d’information nous parvient par la vue chaque jour. Dans ce contexte, comment et avec l’aide de quels outils pouvons-nous aider les enfants et adolescents déficients visuels à développer pleinement leurs compétences perceptives et cognitives ?
Ce dossier est consacré à des recherches en psychologie de la déficience visuelle. Ceci dans les domaines les plus divers comme l’éducation, l’accès à la culture et les nouvelles technologies. Plus précisément il propose pour commencer une synthèse de Galiano, Latour et Basson sur l’incidence de la déficience visuelle sur le développement et l’acquisition du langage. Les auteurs vont montrer que cette question ne peut être considérée au vu du seul facteur visuel. Pour eux, l’âge d’apparition de la déficience, la présence d’un trouble associé, la qualité des interactions avec l’environnement social ainsi que l’accompagnement éducatif et rééducatif sont autant de facteurs pouvant agir sur ces compétences développementales. Les auteurs défendent l’idée qu’il est fondamental de donner aux parents les ressources nécessaires. Ceci pour mieux appréhender les besoins de l’enfant en termes de prérequis à la communication.
Détail des articles du dossier
Les trois articles suivants abordent la problématique de l’élaboration des images tactiles utilisées dans les manuels scolaires et les livres jeunesse. En particulier, les auteurs s’interrogent sur les capacités d’identification des images tactiles par l’enfant aveugle. Ils s’interrogent également sur l’impact de technique de mise en relief choisie sur la compréhension. Lebaz et Picard proposent une revue de travaux expérimentaux sur le rôle de l’imagerie visuelle dans le traitement des images tactiles (cinq articles sélectionnés). Ils montrent aussi que les contextes favorables à l’utilisation de l’imagerie visuelle facilitent le traitement des images tactiles.
Le dossier présente une étude expérimentale avec des enfants aveugles ou travaillant sans voir âgés entre 7 et 12 ans. Dans cette étude, Vinter, Orlandi et Morgan montrent que les aveugles privilégient davantage la forme. Les voyants la texture lorsqu’ils doivent appareiller des formes géométriques tactiles sur la base de leur ressemblance. Les auteurs proposent quelques préconisations quant à la fabrication des images tactiles pour enfants aveugles. Valente et Gentaz présentent ainsi une synthèse des études ayant examiné la reconnaissance d’illustrations tactiles par les enfants aveugles. Ils proposent des nouvelles solutions d’illustration.
2 articles sur le rôle des technologies
Deux articles proposent ensuite d’examiner le rôle des nouvelles technologies pour l’amélioration des apprentissages et le développement des compétences perceptives chez les enfants et adolescents. Macé, Jouffrais et leurs collègues montrent pour leur part que les évolutions rapides des technologies de l’information et de la communication représentent une opportunité pour améliorer les conditions d’apprentissage des personnes déficientes visuelles. Il s’agit par exemple des smartphones, tablettes, imprimantes 3D, microcontrôleurs, données librement partagées, etc. En s’appuyant sur ces innovations, les auteurs proposent alors des dispositifs adaptés qui permettent de répondre aux besoins des professionnels de la déficience visuelle et de leurs élèves déficients visuels.
Rovira et Vallée définissent d’abord la notion et le principe de suppléance perceptive. Ils présentent ensuite leurs travaux menés auprès d’adolescents déficients visuels. Ils discutent également des enjeux de la question de leur accessibilité aux supports numériques.
2 articles proposés par des associations
Enfin, ce numéro se clôture avec deux articles rédigés par des acteurs associatifs. Leurs expériences concrètes de terrain contribuent à améliorer les pratiques inclusives autour du livre, de la culture et de l’éducation. Christiaen-Colmez et Nicolet décrivent de leur côté la spécificité des prestations d’un service spécialisé en réadaptation dans le canton de Genève. Ils présentent le développement du réseau depuis les années 1980, autour des premiers enfants aveugles intégrés dans des classes de leur quartier. Claudet présente également un panorama des pratiques éditoriales autour du livre tactile illustré dans le monde. Il discute des évolutions récentes dans ce domaine éditorial dans une optique de partage du même livre par les enfants aveugles, malvoyants et voyants.